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Jmsavoyat, un « ancien » de Lynkoa et membre actif de la communauté, est un expert SolidWorks de la société Axemble passionné par la formation. De la DAO à la R&D, Jmsavoyat revient sur son parcours à travers l’évolution de la CAO et de l’informatique.

Peux-tu te présenter ? Comment as-tu découvert le monde de la CAO ?

Connu sous le pseudo de Jmsavoyat, je suis un « ancien » de Lynkoa, membre de Lynkoa depuis l’ouverture du site. Je travaille actuellement au service R&D de la société Axemble, revendeur du logiciel SolidWorks.

Je suis de formation purement technique, diplômé d’un bac F1 (Construction mécanique) et d’un DIUT (option Génie Mécanique) à l’IUT 2 de Villeurbanne en 1981. A l’IUT nous étions déjà initiés à l’informatique en développant quelques programmes en langage Fortran 77  sur cartes perforées. Il fallait attendre une semaine que notre paquet de cartes soit compilé à l’INSA de Lyon pour voir les erreurs qu’on avait éventuellement faites. De même en dessin industriel, on utilisait un logiciel dit « de DAO ». Un bien grand mot ! Tout était écrit en lignes de commande, exemple pour créer une ligne il fallait écrire « LINE X100, Y150, X200, Y150 » pour faire une ligne horizontale de 50mm. Je vous raconte pas la galère pour créer tout un dessin avec les différentes vues, la cotation, les annotations etc… Et là encore il fallait attendre le cours suivant pour voir les erreurs faites ! Ça pouvait donner des choses complètement loufoques sur certaines vues de mise en plan.

Voilà, ça c’était pour la jeune garde des « dessineux » qui n’ont pas connus les débuts de la DAO !

Comment as-tu vécu le passage de la DAO à la CAO dans ta première expérience professionnelle ?

Le diplôme en poche, je me suis tout d’abord orienté vers des postes en bureau d’études. Je préférais le dessin industriel à l’atelier ! Après l’armée, mon premier poste en bureau d’étude était un poste de conception d’outillage de presse en réalisant deux outils pour créer une partie du couvercle de machine à laver le linge. Je dessinais alors sur planche à dessin. C’est là que j’ai fait mes premières armes en me confrontant à la réalité, en effet l’erreur faite sur la planche était immédiatement sanctionnée à la production. La CIAPEM était un groupe important et déjà à la pointe de la CAO de l’époque. Les projeteurs aguerris travaillaient sur un logiciel nommé CADAM, sur des consoles reliées à un gros IBM qui se trouvait dans une pièce climatisée. Les plans étaient ensuite sortis sur des énormes traceurs monochromes à rouleau également dans une pièce climatisée.

DAO, CAO…Est-ce que tu t’es également intéressé au domaine de la FAO ?

En effet, j’ai voulu me rapprocher de la fabrication. J’ai alors intégré la société CN Industries qui développait un logiciel de FAO nommé « Elan ». Par l’intermédiaire d’un post-processeur écrit pour chaque type de commande numérique, les données informatiques issues d’un logiciel de DAO « Tell » 2D/3D, étaient traduites en langage ISO. Le résultat était ensuite transcrit sur des rubans perforés que la commande numérique interprétait.

Ces logiciels étaient développés en Basic/Fortran (sur des disquettes 8 pouces sur lesquelles tenaient l’Operating System et le programme !). J’ai donc fait un peu de développement afin d’élaborer les post-processeurs. On apprenait sur le tas.

J’ai vite compris que cette tâche n’était pas ma tasse de thé et j’ai commencé à former les clients à l’utilisation des logiciels de CAO et de FAO (Tell, Elan puis GOelan).

Es-tu devenu formateur en CAO-FAO à temps plein à partir de ce moment-là ?

Dans les années 90, l’informatique a vraiment décollé et ces logiciels ont été portés sur des stations de travail sous Unix. Très vite, en plus de la formation, il fallait installer les machines en réseau. Donc j’ai été formé à réaliser ces installations avec toutes les embûches que l’on pouvait rencontrer. Par contre l’informatique n’était absolument pas répandu et quand on venait dépanner des utilisateurs on était attendu comme un sauveur et on repartait comme le Messie !

Ensuite mon parcours de formateur s’est interrompu. Au sein de l’entreprise « Métrologie » j’ai eu l’occasion de réaliser et de maintenir des installations mixant des stations de travail (AS400) et des PC HP (parc de 300 machines environ) sur des sites comme les centrales nucléaires du Bugey dans l’Ain ou de Tricastin.

Qu’est-ce qui te plaît tant dans la formation ?

« Les formations » sont mes premiers amours. En effet le contact avec le client, la satisfaction de transmettre un savoir « utile » m’ont vite manqués. C’est pour cela que par la suite, j’ai repris les formations sur le logiciel de DAO « Tell » et « ME10 ». Ce qui m’a donné l’occasion de voyagé à travers toute la France en déplaçant souvent le matériel (il faut savoir qu’à cette époque les écrans 23 pouces pesaient 1 tonne et était très mais très volumineux !)

En visitant les clients je gardais le contact avec la réalité : ce qui est dessiné est fabriqué. Le passage d’une vision « sur l’écran » prenait toute son importance lorsqu’elle était réalisée à l’atelier.

Comment es-tu arrivé dans la société Axemble, revendeur de logiciel SolidWorks ?

Les logiciels et le matériel évoluant, la CAO a vite pris la place de la DAO. La notion de conception 3D a pris tout son envol et s’est de plus en plus démocratisée (avant c’était réservé aux grands groupes tellement l’investissement était lourd). J’ai donc suivi le mouvement et en 2000 notre société a été rachetée par Axemble (à l’époque c’était AGS). Le logiciel distribué était déjà SolidWorks 98+. J’ai donc repris mon bâton de pèlerin pour dispenser les formations SolidWorks à nos clients à travers toute la France.

Es-tu resté dans le domaine de la formation ou as-tu changé de poste par la suite ?

Après 26 ans de bons et loyaux services (enfin j’espère !), il m’a été proposé de m’orienter vers un poste plus sédentaire. J’ai donc pu continuer à faire de la formation sous une autre forme : le e-learning. Au sein de la société Axemble j’ai eu en charge de créer toutes les vidéos de formations aux nouveautés de chaque nouvelles versions SolidWorks ainsi que toutes les vidéos de formation sur des modules avancés SolidWorks. Ce poste était passionnant car il m’a permis d’utiliser d’autres moyens pour dispenser les formations que je donnais auparavant sur le terrain. L’expérience acquise était un plus non négligeable.

Depuis quelque année, ma place dans l’équipe « Recherche & Développement » consiste à réaliser toutes la documentation technique des utilitaires des suites myCADtools et myPDMtools mis en ligne (manuels d’utilisation et leurs évolutions, alimentation en documentations techniques et articles sur le site myCADservices, animation des forums …). C’est encore un travail passionnant m’impliquant dans les nouvelles technologies.

Que penses-tu de notre site Lynkoa ?

Notre site, je dis notre car je prends part à son animation (suite à la fusion avec myCADservices), est un site apportant une réelle valeur ajoutée au travail au quotidien de nos lecteurs. Tout le monde peut s’exprimer en posant des questions soulevant des problèmes rencontrés. A la vue des réponses apportées par la communauté, je pense que le niveau est très élevé. Le site Lynkoa est d’un accès gratuit et tout le monde peut y trouver un intérêt. Cette communauté est managée de mains de maître par notre Clémentine nationale ! Merci à elle.

Ce site apporte encore plus d’informations pour les utilisateurs qui ont la chance d’accéder au niveau Privilège par le biais de l’abonnement myCADservices. Par cet abonnement l’utilisateur a accès à une base documentaires technique mise à jour et évoluant régulièrement voir même tous les jours, à des bibliothèques de composants, à des utilitaires intégrés à SolidWorks développés par Axemble etc …

Merci Jmsavoyat pour ce partage !

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